"Les gars, on arrête la production, ça file le cancer aux bébés".
"Bin on fait quoi avec les stocks patron ?
"Euh, on recycle en croquettes pour rennes".
"Les gars, on arrête la production, ça file le cancer aux bébés".
"Bin on fait quoi avec les stocks patron ?
"Euh, on recycle en croquettes pour rennes".
En exclusivité pour le calendrier de l'Avent, le balai du Bolchoï. Très surfait.
"Moi, je ne bouge pas d'ici. Météo France avait que les flocons de neige seraient plus petits. On peut pas travailler dans ces conditions".
"En raison d'un mouvement de grève lié à la réforme des retraites, nous ne sommes pas en mesure d'assurer l'intégralité de notre calendrier de l'Avent et nous nous en excusons".
"La re-traite-à-107-ans !"
"Pétard, nous on n'a qu'un trimestre tous les ans"
"Quand est-ce qu'on mange ?"
"La ferme, Averell"
"Oh toi tu me fais craquer"
"Et toi tu me fous les boules"
Qu'on le veuille ou non, nous sommes le 1er décembre. Comme le veut la tradition, je tente un calendrier de l'Avent.
A nous les sommets en nez gelé...
Au terme des 24 jours, nous étions à l'affut.
Captain Jimmy a viré au large, derrière l'îlet Fortune.
Ouii, c'est lui dans les palmes du cocotier.
Mais si mon cher, je te dis que c'est lui.
Un peu plus tard à la darse de Pointe-à-Pitre. La ligne est passée !! Le convoi arrive à toute petite vitesse. Virgules de toutes les couleurs, allégresse dans le coeur des supporters.
Quelques discours plus loin, les hôtesses s'en donnent à coeur joie pour féliciter l'enfant du pays. "Pourquoi tout ce monde pour moi ? je n'ai pas gagné".
Pas sage, Jimmy passe les barrières de sécurité, et vient se mêler à nous pour un carnaval inédit.
24 jours seul en mer, de la pétole, des coups de tabac, le spi perdu... Et un beau 40 pieds rentré intact pour le club, qui va donner envie à beaucoup de partir sur l'eau.
Woulo à mon chouchou.
La rime n'est pas terrible, mais c'est un peu ça.
J'inaugure une nouvelle rubrique, celle des mois de l'année et ce qui les caractérise.
En novembre, comme ailleurs, c'est la Toussaint. Il est de mise de disposer des petites bougies rouges au sol, dans les foyers où quelqu'un est parti dans l'année.
En novembre, le temps se rafraîchit, et les studios Gwada Pictures Inc. nous offrent de gros ciels chargés le soir, en Technicolor : pourpres et orange. Ce qui n'est pas le cas sur le dessin, j'essaierai à l'occasion de capter ces couleurs.
En novembre, le temps des cannes en fleurs revient.
Oui, la cour dort parfois. Mais elle a quand même fait son job ces 10 et 12 novembre. L'huissier a pris sommeil.
Extraits, simplement pour ne pas oublier.
"Je dormais dans mon lit. J'ai entendu une voiture, comme un accident. J'ai repris sommeil. On veut mettre du poison et on vole chez moi. Le bruit du téléphone m'a fait sursauter, j'ai fait un geste comme ça de la jambe, et il m'a coupé avec un bistouri. Il croyait que j'étais à l'hôpital. Le syrien lui avait vendu une boîte de couteaux et il en a utilisé un."
"Il n'y avait pas de sang car j'avais mis un plastique sous ma jambe. Et j'ai brûlé le plastique. Je suis sorti prendre une feuille de bananier pour me panser la jambe".
"Il y avait une lumière qui me faisait mal aux yeux. Mais j'ai pu voir ses dents, j'ai eu peur et je l'ai frappé à l'épaule. Mais ce n'est pas moi qui ai donné tous les coups, seulement un ou deux. Quand je l'ai tiré hors de la maison, il s'est tourné en lézard et j'ai frappé le lézard. Je vous dis la vérité. Il avait un revolver. Lorsqu'il est transformé en volant, il a tourné et s'est coincé la chemise."
"Cétait fermé chez moi, mais il a la même serrure et il est rentré comme ça".
"Monsieur Téplier, essayez de répondre aux questions. J'essaye de vous trouver des côtés sympathiques, mais je n'y arrive pas".
Elle a relaté les faits exposés en première instance. Puis elle a eu du mal à garder son sérieux en écoutant les allégations de Téplier et sa façon de vociférer.
Mais forcément, ça n'a pas fait rire Elise. Depuis presque 5 ans, elle essaye d'imaginer ce qui a pu se passer.
Cette "jurette" était très concentrée, au point de s'endormir à plusieurs reprises.
Notre avocate.
Chemise rose pâle. Le psy explique que Téplier a une tendance paranoïaque, n'est pas psychotique, ni sujet à un délire permanent de persécution. Il est frustre, solitaire, plongé dans ses idées de persécution teintées de magie et de religion. Il est passé à l'acte sous le coup de la colère mais avait conscience de l'interdit.
"... pariétale postérieure profonde... cranienne... dure-mère... post-traumatique..." Ca a pris 20 bonnes minutes.
Difficile à entendre pour Elise.
Chacun écoute le "récit de flagrance" du gendarme Portella, en visio-conférence.
Puis, c'est le temps des plaidoieries.
Après l'avocate de la partie civile, c'est au tour d'un homme plutôt extraordianire.
Il ressemble à un hobbit, de petite taille, le teint doré des Saintois, une intelligence palpable, et une éloquence que c'est rien de le dire.
Un vrai comédien. Les pauses là où il faut. Les effets de manche. La véhémence auprès des jurés : "A la question avait-il l'intention de tuer ? Vous répondrez OUI". La perspicacité pour remettre en ordre une histoire étayée par très peu de faits. Et le coup de génie pour montrer que Daniel n'était pas rentré chez Téplier, il cite une phrase de ce dernier, trouvée au milieu du dossier qui fait bien 30 cm d'épaisseur : "Je l'ai frappé à l'intérieur pour qu'il ne puisse pas dire que je l'ai frappé à l'extérieur". Téplier avait donc bien compris qu'il devait prétendre que Daniel avait pénétré dans sa case, et qu'il était donc en état de légitime défense.
Dernier acte.
L'avocat de la défense va parler pendant plus d'une heure. Finalement très habilement. Plaide à nouveau la légitime défense. Soutient que son client n'a dû porter qu'un ou deux coups de sabre. Daniel se sera fait les 15 autres en tombant dans l'escalier... Comme il y a deux ans, il demande l'acquittement.
Après seulement une heure et demie de délibérations, le Président prononce la sentance d'une voix qu'on entend à peine. Nous retenons notre souffle. Téplier a donné les coups avec intention de donner la mort. Il n'était pas en état de légitime défense. Il est condamné à 15 ans de réclusion.
Ca y est. Nous pouvons relever la tête. Et faire une bon dieu de fête.