2 octobre 2018
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21:43
Mes amis, je suis épuisée.
Je sais pouvoir compter sur votre discrétion sur ce qui s'est produit la nuit dernière. Nous étions 16 en tout. Des hommes et des femmes âgés de 24 à 59 ans, tous magnifiques et pleins d'entrain.
Le dress-code était latex noir, et masque.
Après plus d'une heure de préliminaires, les éjaculations se sont produites à un rythme tout bonnement incroyable. Nous nagions littéralement dans les spermatozoïdes. A la belle étoile en plus, c'était merveilleux. Même la voie était lactée, et nous étions presque sans voix devant une telle communion sexuelle.
En plus de la combinaison noire et du masque, nous avions chacun dans la bouche un tuba, afin de pouvoir respirer sous la mer. Le trajet depuis l'Anse Caraïbe jusqu'aux îlets Pigeon se fit comme dans un rêve. Zodiac silencieux et stable, mer d'huile, nous filions à toute berzingue dans la nuit noire.
Immersion dans deux ou trois mètres d'eau, plus tiède tu bous (29 degrés au doigt mouillé). Lueur bleutée et rassurante de la lampe de notre groupe de 4. Nous nageons dans le noir sans peur aucune. Nous savons que ce soir c'est le jour de ponte, synchronisée, d'une certaine espèce de coraux. Petites apnées tranquilles, les poissons et drôles d'animalcules nous font risette. Pas de pontes de coraux mais quelle importance ?
Une partie de la team glou-glou
Une heure et sa moitié sont passées sans qu'on s'en rende vraiment compte. Et une voix nous appelle alors "Venez vite, ils pondent !".
Quelques coups de palmes pour rejoindre l'autre groupe. Tout le monde frétille dans une eau saturée de millions de petites particules sphériques, blanches, de 2 ou 3 millimètres de diamètre. Avec aussi d'autres particules très énervées, plus allongées, sans doute du zooplanctoon venu faire un festin de ces petits oeufs de corail.
Enfin pas encore des oeufs. Pour le moment, des gamètes mâles et femelles, tous largués en même temps à la surface du corail. Nous fantasmons et imaginons qu'au bout de quelques minutes, des milliers de fécondations se seront produites, et que les bébés vont doucement retomber sur le corail ou ailleurs, pour augmenter la colonie.
Ce qui est fou, c'est que les savants arrivent à connaître quel jour de l'année et à quelle heure chaque espèce de corail va pondre.
La lune et la marée expliquent une part du mystère.
J'avoue, j'en ai avalé.
29 août 2018
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20:33
Entre Étretat et Fécamp
A deux pas des pâtures
A une tire d'aile de la falaise de craie
J'ai trouvé des trésors
Amitié retrouvée intacte
Amitié nouvelle
Chasse aux mures
Murs quadrillés de briques et de silex
Plans sur la comète engrangée
Sétékri par Claudie
27 août 2018
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22:16
Chance, j'enchaîne des livres chouettes.
Deux sont sur trame de recettes de cuisine :
- un polar qui se passe en Afrique du Sud avec plein de mots en Afrikaans*,
- un roman d'espionnage pendant la deuxième guerre mondiale**.
Le troisième*** commence par "La meilleure façon de ne pas rater sa vie, c'est de la refaire tout le temps".
C'est un peu ce que dit l'ami Boileau (j'ai voulu l'inviter sur facebook, n'a pas répondu) :
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, (pas question de le perdre celui-là)
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, (un peu comme Pénélope)
Polissez-le sans cesse, et le repolissez, (même si certains manquent de politesse)
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez (oui, bonne idée d'effacer)
J'aime cette idée de recommencements (choisis ou subis), de virages (plus ou moins bien négociés), d'exigences folles (mais ne pas demander serait folie).
* Recettes d'amour et de meurtre, une enquête de tannie Maria, de Sally Andrew
** On n'a pas toujours du caviar, de Johannes Mario Simmel
*** L'arracheuse de dents, de Franz-Olivier Gisbert
Post-scriptum. Évènement extraordinaire ce matin. Ma tartine pain beurre confiture d'abricots m'a échappée, elle est tombée du bon côté. Deux questions à vous mes amis : qu'est-ce que le bon côté ? Et comment interpréter ce signe des cieux ?
Sétékri par Claudie
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dans
J'ai lu
Moments de couleur
27 mars 2018
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00:51
La fin d'après-midi s'annonçait plutôt laborieuse. Dans le sens noble du terme, le labeur en question étant culinaire.
Double objectif : préparer un genre de truc au boeuf, curcuma, gingembre, cive, herbe à fer, avec des pâtes passque quand même les féculents il en faut. Et sortir le matos pour stériliser un chili con carne, préparé par l'amie Fred.
Déjà j'étais un peu lasse comme on dit, ayant bossé comme un âne toute la sainte journée (les ânes travaillent-ils ? Et qu'est-ce qui fait qu'une journée est sainte ?). Ensuite je pète la lampe vissée à la bouteille de gaz en voulant la remplacer par le réchaud.
Alors pour me requinquer, j'attrape dans le frigo de mon voisin du haut - chez qui j'avais été chiper le fameux réchaud à gaz - or donc j'attrape une bière bien fraîche. Malgré ma résolution de ne consommer de l'alcool qu'en cas d'extrême urgence. En était-ce une ? Je ne le jurerais pas.
Tiens, une Bavaria, ça me changera des Carib ou autres Lézarde.
Je commence à couper les cives en mille morceaux, et je décapsule l'objet du délit. Je me fais un shoot avec la première gorgée de bière...
HAAAAAAAAAAARG
Le goût est bizarre. Han, y'a marqué 0,00% sur l'étiquette. C'est de la bière sans alcool.
Allez, je vais peut-être y voir un signe, et tenter de tenir ma résolution.
Sétékri par Claudie
27 mars 2018
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00:25
Dimanche matin, je n'ai croisé ni le roi ni l'empereur et encore moins le petit prince.
J'ai par contre croisé sur la route de la Lézarde un monsieur à fière allure. Jolie chemise à carreaux, pantalon de toile, et une improbable cravate dans les tons de jaune. Il portait à la main un joli rameau.
Comme j'étais en voiture et lui à pied, l'apparition fut brève, et mon cerveau me fit un retour d'information rapide : "Ce monsieur va sans doute rendre visite à une personne chère à son coeur". Et j'en fus toute émue.
Quelques secondes plus tard, toujours le même cerveau (il faudrait savoir tout de même) répliqua en un éclair : "Mais non ! Le rameau dans sa main est un Cycas, justement le rameau que les catholiques pratiquants utilisent à la place des rameaux de buis, vu que le buis que nenni par ici. Alors ce monsieur va tout simplement à la messe". Et je fus toute réjouie de voir la gentillesse et la simplicité sur le visage de cette homme.
Comme c'était le dimanche des Rameaux, tout cela était cohérent et je crus mon cerveau numéro 2.
12 mars 2018
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23:47
C'était même hier.
Je peux difficilement m'empêcher de photographier le nom des bateaux.
Ils en font exprès aussi d'avoir d'aussi jolies couleurs et caractères évocateurs.
Ce n'est pas le sujet, mais l'histoire débute dans un port. Ces messieurs préparent le lancer de leur petit épervier. Souples !
C'était le sujet. Aller chercher les cétacés (c'est pas assez ?) au large de Deshaies. Sur l'image, c'est le petit bout de la queue d'un cachalot mâle. Le premier mâle de l'année vous vous rendez compte ? Les femelles restent toute l'année, les mâles migrent.
Et ensuite, le soleil s'est couché.
Sétékri par Claudie
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dans
Escape
20 février 2018
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17:45
Moment de couleur, bleu, noir et or.
Mardi dernier
Mardi-Gras
A la Pointe encore une fois
Akiyo nou mélé
Bons princes ils nous ont acceptés
2-3000 bleus à débouler !
Bleu de travail, casque et frontale
Sur les quais, Victoire, Carénage !
Math, Cath, So et Maroon
Sé zingrédyen-la sé bon bon bon
Pix Nina Brf
Sétékri par Claudie
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dans
Moments de couleur
17 février 2018
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17:42
Je pars m'aérer. Comme souvent, à Viard. Pas loin, la mer, la mangrove, le vent, les oiseaux. Pfff une voiture est arrêtée au beau mitan de la petite route. C'est que je n'ai pas que ça à faire moi !
Elle repart, et je jette un oeil là où elle était arrêtée, au niveau d'une petite ravine. Un peu cracra mais bien sympa avec ses zones humides et ses pâtures à l'arrière plan.
Une, non deux tortues de terre, prenant le soleil de fin d'après-midi sur la petite berge argileuse. Je pourrais faire une photo mais je préfère juste garder l'image dans la tête. Au final, je sors à toute vitesse mon carnet à dessin pour croquer vite fait au crayon papier les deux molokoïs.
Je repars (c'est que je n'ai pas que ça à faire : j'ai prévu de marcher sur la plage). Mais je n'y tiens pas et fais demi-tour. L'image était trop belle, et je décide de me lancer dans une aquarelle complète : au fond un bel arbre, dans l'axe une vache rousse et un vache blanche, et juste en dessous, les tortues qui sont maintenant au nombre de trois.
Une femme passe et je lui fais signe de regarder. Elle s'extasie. Pour un autre animal que je n'avais pas vu, un petit héron vert, autrement appelé kio. Chacune voit midi à sa porte. Nous sommes ravies toutes les deux.
Finalement, je n'avais que ça à faire.
14 février 2018
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23:34
Certaines journées apportent leurs lots de petits bonheurs.
Tout avait commencé avec Mademoiselle M, qui souhaitait aller passer en ma compagnie de l'eau et des pigments sur des feuilles de papier. Plaisir simple du barbouillage.
Une mise en condition s'imposait, avec trempage des corps dans l'eau chaude de la ravine Thomas. Se faire griller les petons sur une roche brulante contribua en partie à notre bonheur.
Après avoir bifurqué sciemment sur une route inconnue en direction du centre Selbonne, nous nous aventurâmes (et conscience) dans des chemins mal pavés, pentus, mais très bien famés : de belles petites cases modestes, comme on les aime. Quand soudain ! Un fromager nous fit signe de nous arrêter. Ce que nous fîmes derechef, n'écoutant que notre bon plaisir.
Le bougre ne manquait pas de piquants.
Nous posâmes donc nos deux augustes popotins à l'ombre du fromager, le regarder fixé sur la ligne bleue des Vosges Mamelles. Ou autres monts, je ne suis pas très sure.
Petite digression tant que j'ai le micro. Etonnante cette roche. La pierre angulaire ? Quoi qu'il en soit, mademoiselle M et moi sortîmes notre attirail de parfaites peintres du mardi. Comme d'habitude, nous pestâmes contre le paysage qui change tout le temps de couleurs, contre la petit pluie qui nous interrompt au mauvais moment, et contre les fourmis dans les jambes.
Et pour couronner le tout, nous nous sommes tapées un Magnum double caramel en redescendant, attablées face aux îlets Pigeon. Fromager dessert !
13 février 2018
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12:39
Van la ka souflé
Vag la ka lévé
Salabwèl au déboulé
Promesse du matin
La rose du Brésil ramassée n'aura qu'un temps
Et ce temps je le prends
Sétékri par Claudie
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dans
Moments de couleur