Il n'est pas du genre à se mettre la rate à l'envers, quoi que...
Le benjamin prend son envol, au propre comme au figuré.
Ici à Marie-Galante, loin du cocon familial et trop à l'aise dans ses tongues. D'ailleurs abandonnées dans un champ de canne boueux.
Pas dure d'être maman avec des bestioles pareilles.
Il y a des jours où la malchance s'acharne sur de pauvres êtres sans défense.
Il y a quelque temps, je fêtais mon anniversaire. Me furent offerts des cadeaux tous plus chouettes les uns que les autres.
Dont une plante en pot.
Je la plaçais amoureusement sur l'appui d'une fenêtre, en ayant soin de la disposer dans un récipient à moitié plein d'eau. Ou à moitié vide d'eau c'est comme on veut. Pour éviter que les fourmis-manioc ne viennent dévorer mon nouveau locataire. C'est bien connu, elles ne savent pas nager.
Première erreur de ma part, le récipient n'était pas assez large. Ces maudits Hyménoptères Formicidae de la tribu des Attini ont été sans pitié. Ils ont trouvé le moyen de passer à l'abordage. Tels Attila, rien n'a repoussé (pour l'instant) après leur passage. D'où les très jolies découpes en demi-cercle sur les feuilles de la plante.
Deuxième erreur, non moins funeste. Avoir cédé à l'énervement, et tenté fébrilement de virer ces saloperies saletés de bestioles. Comme vous l'avez lu plus haut, le pot était sur l'appui de la fenêtre, et la plantouze a valdingué deux mètres plus bas. D'où son look un peu décoiffé (et dépotté).
Morale de l'histoire : si vous me faites un cadeau, choisissez quelque chose de solide et qui ne se mange pas.
Et voilà. L'idée était de fêter mon arrivée sur terre, qui date de 20 832 jours. Soit environ 2 milliards, 339 millions, 850 mille, 340 battements de coeur. Sur la base de 78 battements de coeur par minutes en moyenne, corrigés des variations saisonnières. On peut aussi ajouter un peu plus de 45 millions de battements pendant que j'étais dans le ventre de ma mère.
Punaise il a battu mon coeur ! Et il bat toujours avec beaucoup d'entrain pour vous mes parents, amis, alliés.
Alors samedi soir, j'avais décidé qu'il ne pleuvrait pas. François m'avait gentiment proposé d'organiser un petit barbecue, avec juste les gens que je voulais. J'ai donc fait mon caprice, et tout installé dehors. Je voulais qu'on soit sous les étoiles exactement pour déguster la dorade, boire les bières de la Lézarde (et autres breuvages je le confesse), et raconter toutes les âneries qui nous passeraient par la tête.
Il a donc fallu aller chercher les délicieuses darnes de dorade à la darse.
Prochaine fois, je fête mes 3 milliards de battements en haut du volcan !
Il est de certains sujets plus sérieux que d'autres.
La personne que vous voyez sur cette photo n'est ni un moine tibétain, ni le petit cousin par alliance du Dalaï Lama.
C'est juste Phiphi, qui déguste la blanche de la brasserie de la Lézarde.
C'était prémédité : après le bain dans la grosse mer à Tillet, j'emmène mes amis découvrir cette brasserie, sise 1 allée de Merwaert à Vernou. Premier choc, la vue. Jurassic park en 10 fois mieux. La vallée de la Lézarde est à nos pieds, il n'y a qu'à la cueillir (la prochaine fois).
Comme je vous le dis.
Ici messieurs dames, on fabrique de la bière. Et les maîtres de ces lieux sont deux garçons charmants.
Je le dis, faisons marcher la production locale. Ce n'est pas de l'alcoolisme mais du développement durable !
Ou encore Les ambassadeurs du Lamentin. Les rapides de Saint-Louis. Voire même Les enfileurs de Petit-Canal.
Il est permis de se demander où ils vont chercher tout ça. Et d'abord, qui sont-ils ?
Les clubs de boeufs tirants, naturellement.
Les surfers n'avaient qu'à bien se tenir sur le spot de Salabouelle aujourd'hui. Des dizaines de magnifiques bovins avaient investi le site, idéal pour la compétition.
La recette est simple. Prenez deux boeufs de belle taille (a vue de nez, plutôt des taureaux). Bichonnez-les de façon à ce qu'ils deviennent maousse costauds. Attelez-les à un cabrouet alourdi par une forte charge. Emportez avec vous un fouet pour stimuler les animaux, et quelques comparses que vous chargez de placer de belles cales en bois derrière les roues à chaque foi que les boeufs font une pause.
Tout ça est très impressionnant. Leur force et leur beauté, bien que bovines, sont troublantes. Les meneurs de boeufs les encouragent avec des cris particuliers. La foule accompagne.
Et pendant ce temps, qui dure jusqu'au soir, on parle, on mange un bout et on boit.
Capoera ? Chorégraphie d'avant-garde ? Slalom géant mais tout plat ?
Mais qui sont et que font ces deux personnes ?
S'agit-il d'une mise en scène ? D'un décor créé de toutes pièces ? D'une photo truquée ?
Rien de tout cela.
Fin de journée, fin de semaine, et fin de la plantation d'ignames.
Rideau messieurs dames !
Et merci Christelle et Lévy.
Comment vous dire ?
Infusion bleue.
Immersion.
Invitation sous-marine.
Fatigués par une heure de jeux, d'acouplements, de clics, ils se laissent descendre doucement sur le fond, en synchronisation.
Ferment les yeux, et dorment.
Les clichés sont de Nelly et Aude.
Les voici sous un autre angle. Ils sont particuliers ces petits dauphins. Des Steno, pour Steno bredanensis.
Un récit de ce moment ici.
De quoi trinquer la semaine suivante. A droite, Nelly, grande prêtresse des baleines et dauphins !
Sur le site de l'ancienne usine sucrière Darboussier, un mémorial est à peine fini de construire. L'arbre qui le toise est un Fromager.
La vie c'est tout le temps des surprises.
Jamais comme on pensait, que ça se passe.
Pourquoi prévoir ? Je vous le demande.
Hier matin, premier mai. Je me rends dans notre belle sous-préfecture qu'est Pointe-à-Pitre. Pas du tout pour suivre les défilés politiques (qui ne seraient de toutes façons émaillés d'aucune poitrine dénudée, ni bien heureusement de discours frontistes).
Mais pour travailler sur le sujet du mois, celui des sargasses. J'ai ouï dire (non ?) que la Darse regorge de sargasses. La Darse c'est le port qui donne sur la Place de la Victoire. Alors ça pourrait faire des images intéressantes ? Et ça me permettrait aussi d'acheter une grosse darne de thon et quelques fruits et légumes.
Darne, darse, sargasses, ça tourne à l'obsession et j'entends déjà les sarcasmes.
Assez décevant, pas de quoi fouetter un poisson-chat. Je prends ma grosse tranche de thon, du citron, des cives, un corrossol et trois énormes maracujas.
Mais il ne faut pas blâmer une contrariété, j'ai appris ça il y a peu. Un coup de vent et l'instant devient magique. Des centaines de flocons blancs volètent alentour (sur la photo, il n'y en a que deux, je n'ai pas pu faire mieux).
De la neiiiiige ?
Que nenni.
Des graines de fromager, dont le petit flocon de coton blanc leur permet de se disperser, histoire de ne pas garder leurs futurs mômes trop près d'eux (pas de syndrome Tanguy chez les fromagers). Ceux-là ont atteri dans l'eau, et en l'occurence sur les sargasses (on y revient !).
Délicat, n'est-il pas ?
La boucle est donc bouclée, l'oeil averti pourra d'ailleurs remarquer que sur la première photo, celle du fromager, on aperçoit le vol duveteux... Ce qui m'a étonnée dans l'image du fromager devant le mémorial de l'esclavage, c'est que cet arbre a mauvaise réputation aux Antilles. Il est dit qu'à la nuit tombée, Volants et Soucougnans y rôdent. Les esclaves fugitifs auraient été parfois pendus aux fromagers, ce qui a forgé cet imaginaire.
Troublant. Mais il est vrai qu'un rien me trouble, tout comme cette petite flaque au marché de la Darse.